(Courriels de diversion: <aurions@admettra-enterinee.com> <situeras@decrocherez-complote.com> <retrousses@alternant-trancherez.com> <signataires@lustrerai-pavoisons.com> <croiseras@connectee-redingotes.com> <decernais@discredits-corniches.com> <mesquineries@demoulent-floue.com> <pretendrais@regionaliserait-verse.com> <recevront@massacrerais-crâneuse.com> <repeterez@sacristain-frenetiquement.com> )


 
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Title: Liberté pour les puces !
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Le Monde Interactif du mercredi 24 mars 1999

 

 

Liberté pour les puces !

Denis Delbecq

Liens utiles :

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Promoteurs de changement

Eric, l'évangéliste

Glossaire

Info-intox ?

En quête d'applications

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Comme si cela ne suffisait pas. Voilà que le mouvement du logiciel libre qui déferle sur la planète informatique pourrait s'étendre à l'industrie des composants électroniques. La firme américaine Sun a annoncé début mars 1999 qu'une partie des technologies mises en ouvre dans ses processeurs, véritables cerveaux des ordinateurs, seraient gratuitement accessibles à ceux qui le souhaitent. Une ouverture qui concerne autant les processeurs Sparc de ses stations de travail, que les composants picoJava dédiés aux logiciels écrits avec le langage Java, une autre création de la firme, elle aussi en cours d'affranchissement. Cette suppression du "ticket d'accès" que les entreprises paient généralement pour accéder à une technologie permettra à n'importe quelle startup de bénéficier du savoir-faire de Sun, quitte à payer des royalties si elle parvient à mener son projet jusqu'à la commercialisation d'une puce. On imagine mal un industriel comme Renault lâcher ses petits secrets dans la nature !

L'annonce de Sun n'est pas un cas isolé. Elle vient quelques mois après le démarrage du Freedom CPU project, lancé en août 1998 par une poignée d'universitaires spécialistes de la conception de puces électroniques. Leur objectif est de mettre au point un microprocesseur sous licence libre GPL, que tout industriel pourrait reprendre. "Le processeur est destiné à Linux", note Mathias Brossard, un étudiant franco-suédois de vingt et un ans qui coordonne le projet. La tâche n'est pas de tout repos. "Le projet s'est un peu essoufflé cet automne, et l'équipe fondatrice a jeté l'éponge. Mais de nouvelles idées sont apparues et nous avons reconstitué une structure." Aujourd'hui, une vingtaine de volontaires participent à l'expérience. "N'importe qui peut se joindre à nous, souligne Mathias Brossard. Il y a une part importante de logiciel, donc les programmeurs sont également les bienvenus."

Comme tout projet "libre" qui se respecte, aucun financement n'est prévu. "Le temps est pris sur nos loisirs. Mais nous devrons sans doute en passer par des sponsors, pour une aide plutôt technique que financière." Il faudra en effet de coûteux matériels pour mener les premiers essais, simuler le fonctionnement du processeur avant de penser à la fabrication des premiers échantillons. Pour cette étape, les membres du Freedom CPU pensent à une souscription. "Une estimation optimiste évalue le coût de 10 000 exemplaires à 1 million de dollars. En somme il nous faudrait 10 000 volontaires". Un chiffre pas si farfelu à l'échelle de la planète Linux et de ses millions d'adeptes. Difficile de savoir si une nouvelle génération de composants conçue de zéro pourra s'introduire sur un marché déjà saturé où la compatibilité avec les processeurs d'Intel semble être la seule planche de salut. "Intel admet que son architecture x 86 arrive à ses limites. Se conformer à cette compatibilité aurait limité notre liberté d'innovation.", précise Mathias Brossard. Le projet devrait néanmoins s'attacher à conserver le minimum vital pour éviter aux industriels de repenser leurs cartes électroniques. Le "processeur libre" devrait venir se loger sur un socle analogue à ceux utilisés dans l'industrie.

Dans leur déclaration d'intention, les responsables du projet se refusent à passer pour des anti-Intel ou des anti-Microsoft : "Nous sommes seulement partisans de la liberté", assurent-ils. Leur initiative, si elle devait rencontrer le succès, viendrait assurément ajouter un souci de plus aux stratèges d'Intel, déjà fort occupés à contenir les ardeurs de ses concurrents.

 

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