(Courriels de diversion: <agglomererait@assemblez-reside.com> <velos@defendrions-colonnette.com> <gaules@emplirais-aspirais.com> <fremissions@atterrait-kilometres.com> <octroieriez@abstrayait-nivellerez.com> <delirerait@peuplez-abordees.com> <vituperons@intervertirez-mer.com> <accru@abusait-permuterait.com> <deteindrait@initialiser-delicate.com> <decoincerions@estudiantins-embêtee.com> )


Le 20 Sep, Phil's Free écrit :
> Le ven 19/09/2003 à 10:50, moku a écrit :
>> Un truc m'a toujours bloqué dans l'argumentation des LL c'est comment
>> est-ce que les entreprises générent des bénéfices ? Faudra penser à
>> m'expliquer ce point-là samedi 27 en live, que je puisse finir mes
>> argumentations :)

  [Red-Hat, Mandrakesoft, etc]

  J'ai l'impression que tu tentes des exemples de sociétés qui tentent
de vivre du libre. Mais ils sont tous éditeurs de logiciels.

  Je prendrais plutôt le problème différemment, en partant de ce qui
existe dans le domaine des logiciels propriétaires, puis voir ce qui
change avec du libre.

  Pour de logiciels pour des particuliers, tu as trois classes
d'intervenants essentiellement : l'éditeur, le distributeur et celui qui
fournit l'assistance.

  L'éditeur investit en amont, et une fois le logiciel terminé n'a pas
de coûts sur le logiciel produit (en considérant que la version suivante
est un logiciel différent). Leur revenu est la part de vente versée par
les distributeurs.

  Le distributeur a des coûts proportionnels à ses ventes.

  L'assistance a des coûts fonction des ventes et de la qualité des
logiciels (en prenant comme critère de qualité le nombre d'appels que le
logiciel est susceptible de générer pendant la période de garantie). Son
revenu vient d'une redevance versée par le distributeur pour qu'il
assure l'assistance à sa place.

  (Les trois classes peuvent bien sûr être assurées par une seule
société ; ce qui est plutôt vrai pour l'édition et l'assistance).

  En libre, ceux qui morflent sont les distributeurs, et conséquemment
l'éditeur, à cause de la possibilté de copier les logiciels.
L'assistance n'est pas forcément touchée, puisqu'elle n'a pas à fournir
le service sur les versions copiées.

  De plus, l'éditeur et l'assistance peuvent être concurrencés par
d'autres car il n'y a plus d'exclusivité sur la connaissance intime du
logiciel.

  (Note que s'il est théoriquement possible que l'assistance soit
facturée à part, il me semble que les particuliers ne sont pas prêts à
payer massivement pour ce service ; donc la concurrence est limitée pour
l'assistance ; mais cela peut changer : après tout les gens ont bien
pris l'habitude d'amener leur caisse chez le garagiste, d'aller chez le
coiffeur ou d'appeler le plombier, ...).

  Dans le domaine pro, on les mêmes, plus les installateurs
(fournisseurs de solutions toute prêtes), les développeurs à façon, les
mainteneurs (car les, pros, eux, sont prêts à payer pour que ça marche).

  En libre, pareil : les distributeurs et les éditeurs morflent. Les
développeurs à façon morflent, mais moins car ils maîtrisent le code et
sa faible diffusion augmente les coûts d'entrée pour un éventuel
concurrent (par contre le client gagne car on peut supposer que le
développeur à façon peut s'appuyer sur une adaptation de code existant,
qui ne sera donc pas à développer).

  Les autres ne sont pas touchés.

  Dans tous les cas, celui qui gagne au libre, c'est le client,
l'utilisateur : il sait qu'avec du libre, il pourra choisir de changer
de fournisseur car la connaissance n'est pas protégée arbitrairement.

  Relis le GNU Manifesto. Stallman avait bien expliqué celà il y a 20
ans : le libre n'est pas bon pour le revenu des informaticiens, il ne
faut pas se voiler la face, mais il est bon pour l'efficacité économique
de la société dans son ensemble.

  (En se limitant aux aspects économiques ; car si le libre peut être vu
sociétalement parlant comme un projet coopératif, il est non moins vrai
qu'économiquement il s'agit d'un projet libéral).

  J'ai été un peu vite, et j'ai simplifié bien des choses, alors si tu
veux des précisions, n'hésite pas à demander (en particulier je vois que
je n'ai pas explicité les aspect retour sur investissement et coûts
variables).

-- 
Marc Thirion                   | Ramonville Saint-Agne, France
Projet Internet et Citoyenneté : http://www.le-pic.org/


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