KDE, encore un winmanager ?

par Djalil Chafaï chafai@cict.fr


Le «Kool Desktop Environnement» vous connaissez ?

Le bureau de KDE
Le bureau de KDE

KDE a fait couler beaucoup d'encre (de bave pardon ;-) dans les milieux linuxiens ces derniers temps, et pour cause, KDE n'est pas un simple winmanager, c'est en fait tout un environnement. Le projet compte déjà un gestionnaire de fenêtres kwm, un gestionnaire de fichier kfm, un lanceur d'application kpanel, un émulateur de terminal kvt et un butineur d'aide kdehelp au format HTML.

Le gestionnaire de fichier est assez sofistiqué : il offre la possibilité d'inclure de façon transparente dans son arborescence des liens www ou ftp, il permet aussi, toujours de façon transparente, de naviguer dans les fichiers tar.gz, de faire des associations etc. Bref tout ce que l'on peut demander à un gestionnaire de fichier.

En fait, la base de KDE est constituée d'un ensemble de trois librairies, les kdelibs. Ces librairies sont essentiellement basées sur les librairies C++ QT. KDE est en GPL, mais pas QT, c'est en grande partie la cause de beaucoup de discussions.

Les gens du GNU project ont même décidé de créer un pseudo-clône à KDE, non de code GNOME (GNU Network Object Model Environnement), en remplaçant la librairie QT par GTK (Gimp Tool Kit) qui elle est en GPL. Je n'ai pas testé GNOME, il faut semble-t-il la libc.so.6 pour faire marcher GTK mais je me trompe peut-être... Ce projet très prométeur, est encore moins avancé que KDE. Il se base en partie sur les sources de KDE d'ailleurs. Je le testerai si j'ai le temps et vous en parlerai. Mais pourquoi donc n'ont-ils pas plutôt réécrit un «GNU-QT» ? Tout simplement parce-que GTK existait et que les sources de QT étaient aussi volumineuses que celles de KDE à peu de chose près.

KDE n'est pas encore abouti, les versions qui circulent sont des versions beta plus ou moins stables. J'ai pour ma part testé la version beta 1.2, je signale au passage que la distribution binaire de KDE est disponible au format RPM, bientôt aussi au format DEB paraît-il. Mais vous pouvez toujours re-compiler le tout chez vous, après avoir récupéré la version de développement de QT v1.3. Au fait, je viens d'apprendre que la version beta 2 vient de sortir.

En plus de la distribution standard, il existe toute un ribambèle de programmes tous basés sur QT et kdelibs (un visualisateur de DVI, un mailer, un niouzeur, une interface à ghostscript, un gestionnaire de connections PPP, un éditeur, un éditeur héxa, un mixer, une platine CD, des jeux etc). Remarquons au passage que le nom de ces programmes commence toujours par un k, mais knews n'a rien à voir avec KDE !

L'utilisation généralisée de QT et des kdelibs fournit à l'ensemble une cohérence très agréable à voir et à utiliser. C'est tout de même bien plus sympathique que les multiples jeux de widgets aux quels nous sommes tous plus ou moins habitués sous X.

C'est d'ailleurs cette idée générale qui a motivé le développement de KDE. Je sais ce que vous pensez, c'est Minidoux 95 réinventé ! Et bien en quelque sorte oui, la seule et grosse différence est que vous avez cette fois ci un véritable OS derrière tout ça nommé Linux :-).

Mais vous ne savez pas tout, comme QT existe sous Minidoux 95 et consort, le portage de KDE sur ces plateformes n'est pas à exclure !

Pour certains d'entre nous, il est vrai, KDE n'est et ne sera qu'un gadget pour attirer les néophytes. Pourquoi pas ? En tant qu'éternel néophyte, j'apprécie beaucoup KDE !

kdm, remplaçant d'xdm

La distribution standard de KDE comporte un gestionnaire de sessions X nommé kdm. kdm remplace avantageusement xdm.

Beaucoup plus joli que le très dépouillé xdm, kdm permet d'associer à chaque utilisateur une petite icône (à la manière d'xdm-photo). Ces derniers n'ont plus qu'à clicker sur leur icône et à saisir leur mot de passe pour se connecter. kdm détecte automatiquement les utilisateurs «intéressants» en scrutant le fichier passwd.

Mais surtout kdm permet de choisir au moment du login le winmanager que l'on désire utiliser pour la session (KDE n'est pas sectaire !). C'est très pratique, on peut faire une option «failsafe» comme on dit avec un xterm sans winmanager.

Ça n'est pas fini, kdm permet aussi d'arrêter ou de relancer (faire un shutdown) la machine simplement en clickant sur un bouton dédié sur le paneau de login graphique. On peut bien sûr choisir de demander le mot de passe du super-utilisateur pour y avoir droit.

KDE n'en est qu'à ces débuts, très prometteurs il est vrai, mais beaucoup de choses restent à faire. A quand la Re-compilation d'emacs avec kdelibs ? ;-)

Quelques adresses