(Courriels de diversion: <blagueuse@decollement-exceptant.com> <frileux@etheres-suppliciee.com> <tenables@coïncidents-ombragee.com> <pardonnons@malthusiennes-arche.com> <designeriez@cabale-sifflerais.com> <decotes@precede-heteroclites.com> <selliers@decervelage-decapotable.com> <fructifiaient@compatissions-deminerait.com> <prejugez@valoriserions-hypothecaires.com> <dominais@ignorant-calfeutrerent.com> )




----------  Message transmis  ----------

Subject: [biglux] Ou va l'éducation ?!?
Date: Fri, 10 Jan 2003 11:28:07 +0100
From: julou@infographers.netTo: <biglux@CULTe.org>
Le gouvernement français à récemment fait passer des réformes qui
suscitent de profondes inquiétudes dans toute la communauté
universitaire (étudiant-e-s, professeurs, et personnel). Elles pourraient
amener à se mettre en place un système éducatif très inégalitaire en
France, analogue au système éducatif américain.

Malgré le caractère majeur de ces réformes dont nous appréhendions l'arrivée,
depuis 1998, aucun débat publique n'a eu lieu avant leur discrète
application le 8 avril 2002, pendant les présidentielles....

Etudiants, professeurs, parents d'élèves, lycéens, ou tout simplement si
vous vous sentez concernés par le devenir de notre système éducatif, cette
information vous concerne.

Devant le manque de relais d'informations - parfois volontaire - des
médias, les étudiant-e-s de l'université Toulouse 2 le Mirail ont décidé
de lancer ce message d'information, pour tenter d'éveiller l'attention
sur ces réformes et sur les véritables enjeux qui pouraient se cacher
derrière. Nous appelons à la solidarité des internautes pour nous aider
à transmettre ce message. Nous vous invitons à prendre quelques minutes
pour le lire, à en discuter avec votre entourage, et à transmettre cet
e-mail à un maximum de personnes.


Ces réformes instaurent:

 - LMD, ou 3/5/8 :  Les seuls diplômes reconnus sont la licence (bac + 3),
                    le master (bac + 5), et le doctorat (bac + 8): Ce
                    recul du premier diplôme universitaire peut pénaliser
                    ceux pour qui le DEUG  (bac + 2) représentait déjà un
                    investissement important.


 - Les ECTS :

        -Les diplômes ne seront plus délivrés suite à la validation d'un
         certain nombre d'enseignements correspondants chacun à un certain
         nombre fixe d'heures de cours, mais  par un cumul de points ECTS
         (European Credit Transfer System). Ainsi, le cumul de 180 crédits
         ECTS donnera accès au grade de la licence, 300 à celui du master,
         etc...

        -Ces crédits ne sanctionneront plus forcément la validation d'un
         certain nombre d'acquis mais un "volume de travail", ainsi du
         travail à la bibliothèque universitaire, un stage en entreprises
         pourront par exemple donner des crédits ECTS.

        -Les diplômes sont dorénavant accompagnés d'une annexe
         descriptive qui individualise le diplôme en révelant l'historique
         complet du cursus de l'étudiant: Dans quelle université a t'il fait
         ses études quelles matières a t'il choisi, les notes qu'il a
         obtenu, ses échecs précédents...)

        -Chaque université définie elle-même l'affectation des crédits.
         Il n'y a plus de nombre d'heures de cours fixé nationalement.

         La qualité de l'enseignement pourra alors varier très fortement
         d'une fac à l'autre, cassant ainsi le cadre national des
         diplômes. On entrerait dans un système éducatif concurrentiel
         avec des établissements plus ou moins prestigieux, ou la qualité
         des études dépendra plus que jamais du budget de l'étudiant.

 - Régionalisation du financement des universités:

      Cela risque renforcer les inégalités budgétaires entre établissements
      des régions "riches" et ceux des régions "pauvres".



  Parallèlement à cela, on observe un désengagement financier croissant de
  l'état dans l'enseignement. Les universités doivent régulièrement
  augmenter leur frais d'inscription mais aussi faire de plus en plus
  appel à des fonds privés provenant d'entreprises locales, avec, en
  contre partie, la mise en place d'enseignements directement orientés
  vers celles-ci. Ce financement sélectif se fait au détriment des
  filières "non économiquement rentables" (sciences humaines, lettres,
  art, philosophie...) qui risquent de redevenir rapidement le privilège
  d'une fine tranche de la société.
  De plus, ce financement s'effectuant par les entreprises locales, celui-ci
  varira fortement selon l'activité économique de la région.



Vous pouvez trouver les textes officiels correspondant à ces réformes sur
internet:

  Le rapport Attali, écrit en 1998, il est le fil directeur des réformes
  en cours:
      ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/attali/attali.rtf

  Décret du 8 avril 2002 de Jaques Lang, instaurant les ECTS:
      http://mirailenlutte.ouvaton.org/article.php3?id_article=25

  La conférence de presse du Luc Ferry (ministre de l'éducation et membre
  du conseil d'administration de Vivendi-Universal), donnant les grandes
  lignes du système éducatif tel qu'il l'envisage avec ces réformes:
      http://www.education.gouv.fr/presse/2002/rentreesupdp.htm



De nombreuses informations sur les réformes et sur le mouvement sont
disponibles sur le site du Mirail en lutte:
      http://mirailenlutte.ouvaton.org.


La France n'est malheureusement pas, avec ces réformes, un cas isolé. On
ressent depuis quelques temps, sous la pression des lobbies industriels,
une politique de marchandisation et rantabilisation de l'enseignement qui
se met en place et s'accroît partout en Europe.

De plus en plus d'écoles et d'universités en Europe sont privatisées.
Des frais de scolarité sont mis en place et augmentent dangereusement.
Le droit à disposer d'une bonne éducation est de plus en plus une question
d'argent. Les droits démocratiques des étudiant-e-s sont réduits au
strict minimum.

  -Au Royaume Uni, un nombre grandissant de responsables de l'éducation
   et de dirigeants économiques parlent ouvertement d'un système
   entièrement privatisé et de la dérégulation des frais d'inscription.

  -En Irlande, on discute de mettre en place des frais de scolarité de
   trois à quatre mille euros.

  -En Allemagne, instauration des frais de scolarité, restructuration
   du système d'éducation selon les propositions de groupes néolibéraux
   (comme le C.H.E) (Centre Pour le Développement des Universités,
   centre lié au groupe Bertelsmann)

  -En Autriche, mise en place de frais de scolarité.

  -Aux Pays-Bas, le ministre Jorritsma a déclaré que les universités
   devraient être jugées en fonction de leurs capacités à s'adapter au
   marché.

  -Au Danemark volonté du gouvernement de réduire les budgets de
   l'éducation de 15% sur trois ans. Six mille étudiant-e-s sont entrés en
   plus dans le système SANS financement supplémentaire.

  -En Espagne, instauration de la L.O.U (Ley Organica de Universidades),
   qui veut faire fonctionner les universités sous un strict critère de
   management (faire entrer les entreprises dans les universités, et
   encourager les Universités à se financer en se mettant en concurrence
   pour de fonds privés); restriction des bourses; augmentation des aides
   des universités prouvées; chaque année, baisse du pourcentage du P.I.B.
   destiné à l'enseignement supérieur (0.8% en Espagne, contre 1.33% en
   moyenne, en Europe)

  -En Italie, préparation d'un plan pour privatiser les Universités et
   les écoles.

  -Au Portugal, depuis cinq ans, droits d'inscription de 300 (salaire
   minimum imposé: 350 euros); réduction considérable du budget de
   l'enseignement supérieur. A l'université de Coimbra, budget réduit
   de 4% alors que le précédant étais tout juste suffisant pour payer
   les profs).

  -En Turquie, de nouvelles lois sont en préparation, afin d'être prêts
   pour les A.G.C.S.



CES REFORMES NE SONT PAS UNE FATALITE :

Face ces réformes, de nombreuses grèves et des actions étudiantes
se mettent en place un peu partout en Europe.

Comme vous en avez peut être entendu parler, les étudiant-e-s de
l'université Toulouse le Mirail sont en grève depuis le 5 novembre,
D'autres fracs ont rejoint le mouvement.
De nombreuses Assemblées Générales, accompagnées d'actions informatives se
tiennent un peu partout (cela concerne environ 25 universités);
Des comités de lutte s'activent dans les facs de Caen, Besançon, Bordeaux,
Brest, Marseille, Montpellier, Toulouse, Paris, Poitiers et Rennes.

La mobilisation se met aussi en place du coté des lycéen-e-s, qui se
réunissent, informent leurs camarades (beaucoup ne sont même pas au
courant que le deug (bac+2) qu'ils comptaient préparer va etre suprimé) et
agissent.



Si vous vous sentez concernés par ses réformes, et que vous voulez faire
Bouger les choses, IL EXISTE DES MOYENS :

L'information étant très mal relayée par les moyens officiels, il est
important d'attirer l'attention de tous sur ces réformes. Nous appelons à
la solidarité des internautes pour nous aider à faire passer cette
information.


Vous pouvez :

    -Lancer le débat autour de vous.
       Quel système éducatif veut on en France?
       Quels seraient les conséquences d'un système éducatif concurrentiel?
       Doit on professionaliser les filières générales?
       Est t'il raisonnable de parler d'une éducation "rentable"?

    -Faire suivre cet e-mail à un maximum de personnes.

    -Envoyer - éventuellement de façon massive - des courriers, mails,
     fax... Aux instances officielles et aux médias, pour leur signifier
     votre désaccord avec ces réformes. Vous pourrez trouvez les coordonnées
     de ceux-ci, ainsi que comment envoyer gratuitement des fax
     via Internet sans télécopieur, à la fin de ce mail.

  -ETUDIANTS:
    -Participer aux Assemblées générales d'informations et aux comités de
     lutte sur votre fac, ou en organiser s'il n'y en a pas. Si vous êtes
     intéressés pour monter un mouvement sur votre fac, nous pouvons vous
     donner toutes les informations nécessaires pour vous aider, pour cela,
     prenez contact avec les étudiant-e-s en lutte de Toulouse le Mirail en
     appelant le 05-61-50-38-34, ou par mail: mailenlutte@ouvaton.org    -En discuter avec les autres étudiant-e-s, vous pouvez vous organiser
     en petits groupes et passer des les salles de cours et amphithéâtres
     pour informer et lancer le débat sur ces réformes.
    -Créer et distribuer des tracts d'information.
    -Occuper ou bloquer systématiquement l'accès de la salle ou siège le
     conseil d'administration de votre fac dès que celui-ci doit se tenir.
     En empêchant ainsi la tenue de votre conseil d'administration, vous
     l'empêchez de décider l'application des réformes sur votre fac.


  -PROFESSEUR DU SECONDAIRE ET DU SUPERIEUR:
    -Prendre quelques minutes en cours pour informer vos élèves ou
     étudiants de ce qu'il se passe, les appeler à s'informer, et
     à en discuter autour d'eux. L'information étant très mal
     relayée, Nous comptons sur votre role pour sensibiliser vos élèves
     ou étudiants sur ce qui peut les attendre.
    -Faire passer ce message à vos collègue, vous pouvez aussi
     l'imprimer et l'afficher en salle des professeurs.


  -LYCEENS:
    -Vous informer sur ces réformes, et en discuter autour de vous.
    -Essayer de passer dans les salles de cours pour expliquer
     aux autres ce qui les attend avec ces réformes.
    -Si vous souhaitez monter un mouvement, et que vous voulez
     de l'aide, nous pouvons vous donner toutes les informations
     utiles, les contacts avec les autres groupes de lycéens
     mobilisés en France, pour cela prenez contact avec la commission
     lycéens du Mirail en appelant le 05-61-50-38-34, ou en
     nous envoyant un mail a: mirailenlutte@ouvaton.org



Ce que nous revendiquons:

 1. Pour éviter une mise à disposition de l'université aux entreprises
    et la mise en concurrence des facultés, des filières et des étudiants,
    qu'induisent les décrets n°2002-481 et 482 relatifs aux LMD (licence,
    master, doctorat ou 3/5/8) et aux ECTS, qui créeraient des conditions
    pédagogiques encore plus inégales, nous demandons leur abrogation ;
    nous réaffirmons notre opposition à la privatisation en cours de
    l'enseignement supérieur ;

 2. Le maintien du cadre national des diplômes, qui garantit les
    conditions de travail et de salaire dans les entreprises et les
    administrations : " En premier lieu, il faut fonder sur le dispositif
    d'évaluation la valeur du diplôme national [?] La qualité d'un diplôme
    national ne saurait être reconnue sur la base de critères purement
    formels ; c'est la consistance réelle qui doit être appréciée,
    consistance des projets de formation comme des résultats déjà obtenus
    " (Circulaire du Ministère de la Jeunesse, de l'éducation Nationale et
    de la Recherche du 14 novembre 2002 aux présidents d'université et aux
    recteurs d'académie, chanceliers des universités)  ;

 3. La reconnaissance européenne des diplômes ;

 4. En réaction au projet visant à amener l'étudiant à financer de plus en
    plus ses études : " Internationalisation of Higher Education "
    (Rapport de l'OCDI 1996), un rapport qui préconise " un engagement plus
    important de la part des étudiants dans le financement d'une grande
    partie de coûts de leur éducation ",  nous demandons la gratuité de
    l'enseignement, un véritable réengagement de l'état, et un véritable
    service public de l'éducation ;

 5. Nous refusons la suppression du statut des MI /SE (pions), qui apporte
    aux étudiants une aide sociale adaptée (ce poste ne leur serait plus
    réservé, mais également ouvert aux jeunes retraités et femmes aux
    foyers), et demandons au contraire leur embauche massive (ils sont,
    du fait de leur age et de leur condition d'étudiant, les plus à même
    d'apporter un soutien scolaire et moral aux élèves de collège et de
    lycée);

 6. La titularisation de tout le personnel précaire dans l'enseignement
    (ces titularisations sont la condition nécessaire pour restaurer la
    qualité pédagogique et humaine d'un véritable enseignement public) ;


------------------------------------------------------------------------

Voici quelques coordonnées, Vous pouvez envoyer des courriers, mails,
fax... a:


    -Votre académie; La liste des contacts des différentes académies se
     trouve sur: http://www.education.gouv.fr/syst/acad.htm

    -Le Ministère de l'éducation nationale:
        -Par internet:
            enseignement secondaire: directeur.desco@education.gouv.fr            enseignement supérieur: sup-info@education.gouv.fr        -Par courrier:
            ministère de l'éducation nationale
            110 rue de grenelle
            75007 Paris.
     -Le Ministre de la recherche et de la technologie:
            courrier.ministre@recherche.gouv.fr

     -Les médias:

        Le Monde; siege social-standard; 21Bis r Claude Bernard 75005 PARIS
          télécopie : 01 42 17 21 21
          courrier-des-lecteurs@lemonde.fr  mediateur@lemonde.fr        Libération:
          http://www.liberation.fr/courrier/mail.php?f=1&id=redacchef
        Le figaro; 37 r Louvre 75081; Paris Cedex 02
          http://groupe.lefigaro.fr/menu/index_contact.php
          télécopie : 01 42 21 22 99
        France télévision; 7 esplanade Henri de France;
          75015 75907 PARIS CEDEX 15 PARIS
          médiatrice@francetv.fr        Arte:
          http://www.france5.fr/contact/email.cfm
          http://faq.arte.fr/faq/contact/index_f.cfm
          Télécopie: 03-88-14-21-60
        TF1; 1 quai du Point du Jour; 92100 Boulogne Billancourt
          telespec@tf1.fr        Canal +:
          Laurence Gallot; Directeur de la comlunication; CANAL+ GROUPE.
          Laurence.gallot@canal-plus.com          télécopie=01-44-25-19-42
        M6; 89 av Charles de Gaulle;  92575 Neuilly sur Seine cedex.
          http://212.155.75.26/m6boutique/contact/html/m6contact.htm
          Télécopie: 01-41-92-66-10
        La Dépeche du midi; avenue Jean-Baylet; 31095 Toulouse cedex.
          http://www.ladepeche.com/dep_mel.asp
          redaction@ladepeche.fr          Télécopie: 05.62.11.34.59
        TLT; 3 pl Alfonse Jourdain 31000 TOULOUSE.
          Télécopie: 05-61-21-24-71
        Les Inrockuptibles; 144, rue de Rivoli; 75001 Paris.
          c.fevret@inrocks.com          Télécopie: 01 42 44 16 00
        Technikart; 2 r Roquette 75011 PARIS
          Télécopie: 01 43 14 33 40

   Si vous n'avez pas de télécopieur, vous pouvez envoyer gratuitement
   des fax en passant par internet: créez un compte sur:
   http://www.ifrance.com/_hmail/ident (choisissez le compte gratuit).
   Entrez dans la boite aux lettres du compte créé, cliquez dans la barre
   horizontale bleu du haut sur "les plus", puis sur "envoyer", en dessou
   de "fax gratuit".





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